Trouver un bon sujet de thèse

Bonjour. Je suis en dernière année de DES de med G et n’ai toujours pas trouvé de sujet de thèse. Ou plutôt j’en ai trouvé plusieurs mais tous m’ont été refusé par mon DUMG. Mes sujets été jugés soit trop peu utiles soit non réalisables (effectif faible) mais on ne m’a rien proposé d’autre.
AEst-ce que vous auriez qq conseils pour trouver un bon sujet ? Je lis sur d’auters sites qu’il faut trouver un sujet qui nous motive mais honnètement faire une thèse ne me motive vraiment pas. J’ai juste hate que ca soit terminé.

Bonjour Manille,
J’entends de plus en plus souvent cette question chez les internes : comment trouver un bon sujet de thèse ?

Je pense que si vous êtes nombreux à vous la poser c’est avant tout parce l’image que vous vous faites d’un sujet de thèse est erronée.

Un sujet de thèse est avant tout une problématique rencontrée sur le terrain à laquelle vous allez apporter une réponse et celle-ci peut n’être que partielle. Et tout le monde est d’accord pour dire qu’aujourd’hui les problèmes de terrain auxquels est confronté le personnel médical sont phénoménaux. Alors d’où vient ce décalage ?

Bien souvent des internes se mettent en tête qu’ils veulent faire une thèse sur le sujet X ou Y parce que c’est un sujet qui leur plait mais ils n’ont pas d’idée précise de problématique. Pourquoi ? Parce qu’ils réduisent d’office leurs thématiques à 1 ou 2 niches sur lesquelles tout le monde veut travailler mais ils ne prennent pas en compte les réalités de terrain.

Pour caricaturer le trait : il y a quelques années j’ai vu passer des dizaines de thèses sur le véganisme. Je n’émets pas de critique sur le véganisme en soit mais il est difficile de trouver un stage durant lequel la problématique principale rencontrée est liée au véganisme (ou son absence) chez vos patients.

Voici un petit exercice que je propose régulièrement dans cette situation :

  1. Pendant 1 semaine, notez TOUS les problèmes que vous rencontrez durant votre stage. Il peut s’agir de n’importe quoi en rapport avec votre activité : interruptions de tâches, dossiers incomplets, observance thérapeutique défaillante, etc
  2. A la fin de la semaine vous devriez avoir une liste assez conséquente de problèmes. Attribuez à chacun d’eux une note entre 1 et 5 pour :
  • la fréquence du problème (1 = vous ne rencontrerez probablement plus cette situation, 5 = cette situation est quotidienne)
  • la sévérité du problème (1 = désagrément léger pour vous, le patient, sa famille, etc, 5 = impact majeur sur votre activité ou risque vital pour le patient)
  1. Faites la somme des 2 notes et classez vos problèmes en fonction du résultat. Gardez le top 10
  2. Pour chacun d’entre eux répondez aux questions suivantes :
  • existe-t-il déjà des solutions à ce problème ?
    • Si solution évidente : ce n’est pas un sujet de thèse (ex : achat de matériel, réponse dans la littérature, etc), mais une incitation à résoudre rapidement votre problème !
    • Si les solutions existantes ne sont pas adaptées à votre situation, sont insuffisantes ou n’ont pas été évaluées dans votre situation → c’est un potentiel sujet
  • quelle(s) autres solutions puis-je apporter ? (soyez créatif)
  • la mise en place et/ou l’évaluation d’une de ces solutions est-elle réalisable ? (effectif suffisant, ressources à disposition, temporalité, etc)

Il est important d’énumérer suffisament de problématiques dès le départ car beaucoup des problèmes rencontrés au quotidien ne seront pas explorables dans le cadre d’une thèse (manque de ressources, délais réglementaires, effectif trop faible, etc).

Vous devriez rapidement constituer une liste de sujets valables et n’avoir que l’embarra du choix. Si ça n’est pas le cas, voici quelques pistes :

  • peut être n’êtes vous pas assez attentif(ve) aux problématiques rencontrées. Trop souvent on accepte des inconforts dans notre activité parce que cela semble être la norme. Il savoir prendre du recul pour mettre le doigt sur ce qui ne va pas. N’hésitez pas à poser la question à vos co-internes ou chefs : quelles sont les problèmes qui impactent le plus leur quotidien ? Ou encore : décrivez vos journées à votre entourage non médical.
  • quelques stages peuvent être très ritualisés avec la sensation d’être sur un rail et de répéter toujours les mêmes gestes. Si malgré ma méthode vous ne trouvez pas de potentiel sujet, n’hésitez pas à revenir sur vos précédents lieux de stage. Beaucoup de sujets de thèses n’impliquent pas d’être présent sur les lieux au quotidien pour les mener.

PS : pour ce qui est de la motivation, si vous travaillez sur un problème qui vous impacte fortement et fréquemment dans votre activité, il est très probable que chercher une solution devienne une vériatable motivation :slight_smile: